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juil/09
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Billet n°1 : Aube – Arthur RIMBAUD


Je suis né et j’ai grandi à Charleville Mézières, il m’a donc semblé naturel de démarrer l’aventure et cette collection par un poème d’Arthur RIMBAUD. J’ai aussi voulu choisir un poème qui ne soit pas le plus connu. Il évoque  l’AUBE sur la Meuse, magnifiée par les nombreuses visions que le spectacle offre au poète. Une langue magique, puissante, avec une chute émouvante.

Titre du poème : AUBE (Les Illuminations)

Auteur : Arthur RIMBAUD (1854-1891)

Oeuvre originale – Monotype : Charles FULGERAS

Texte intégral du poème :

« J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins: à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors, je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq. A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi. »

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