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Paroles de détenus # 6

Les séances se suivent et ne ressemblent pas. L’effectif est irrégulier et chaque atelier ressemble un peu à ceux qui sont présents. Certains aiment pousser la discussion, avec des débats qui partent de la poésie pour terminer en philosophie.

Des réflexions sur la société. Une envie de sortir toujours plus forte, qui peut s’accompagner maintenant de mots pour le dire.

43 textes rassemblés

Au fil de l’eau, ce sont 43 textes qui sont récoltés, lus devant tous, corrigés, approuvés par le groupe, dont une majorité d’écrits de  Patou K. Et  7 détenus au total ont travaillé l’écriture, se la sont appropriée pour modeler un ou plusieurs poèmes à leur image.

Poésie en prison Il est temps de mettre en forme ces textes, de commencer à  organiser la sélection des textes qui seront imprimés sous la forme de billet-poèmes.  Il me faut constituer un jury, dans lequel je veux faire rentrer, au delà des détenus,  du personnel pénitentiaire, et des gens extérieurs à la prison.

Un jury éclectique pour sélectionner les poèmes à imprimer

J’avais pris contact avec Jacques Yves Bérard, qui anime des ateliers poésie à la Maison d’Arrêt de Fresnes depuis 2001. Une longue expérience qui l’a amené à monter un site dédié qui s’appelle Le cercle des poètes détenus. Une bonne écoute aussi et une poignée de main à coeur ouvert.

Et puis, j’ai aussi demandé à Michel Host, écrivain qui co-dirige la revue la Soeur de l’Ange , et avec lequel j’avais échangé lors de la publication de l’article sur le billet-poème, s’il voulait bien participer à ce jury (lire l’article) . Intervenant régulier à la Maison d’Arrêt de Nanterre, il a fait une lecture attentive et généreuse de tous les textes envoyés.

Enfin, une personne du pôle Culture du SPIP, un surveillant d’activités et une autre personne du SPIP ont complété le jury.

Il restait un point  à gérer avec les détenus : celui d’éviter l’idée de  compétition ! En effet, classer des poèmes, quel exercice vain !  Mais pour des raisons pratiques, il fallait s’y résoudre. Ce qui comptait avant tout, c’était d’aller au bout  du projet…de faire sortir symboliquement ces paroles de détenus de prison quand bien même ils demeuraient physiquement en détention.

Ce trait d’union entre le dedans et le dehors. Donner sens à cet  exercice qui depuis le début de mon intervention est destiné à faire sortir la parole. Dans un premier temps, faire sortir la parole de chacun. Dans un second temps, faire sortir la parole de prison au grand jour et la porter dans d’autres prisons, dans des établissement scolaires dans la société civile. Témoigner symboliquement. Montrer que c’est possible de faire ça !

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