



"La poésie est une plante libre ; elle croît là où on ne la sème pas" Gustave FLAUBERT
Il est 8h00, nous avons rendez-vous avec la professeur de français et le responsable du CDI pour aménager les lieux. Il faut installer …37 chaises au premier étage de ce CDI lumineux qui dispose d’un fonds très riche, y compris en poésie.
La classe arrive pour prendre place dans cet endroit inhabituel, toujours important ce changement de lieu pour sortir du cadre et parler autrement et d’autre chose.
Nous avons deux heures devant nous avec une courte pause entre les deux.
La classe est attentive.
La séance démarre par trois poèmes, qui doivent nous immerger dans la lecture à haute voix :
Juste après ces lectures, on aborde une phase d’échanges sur la poésie. Sur sa différence…Sur ce qu’elle permet…Chant ? Cri ? Musique ? Pourquoi peut-elle ainsi traverser le temps, les époques ? Que contient-elle d’universel ?
Il y a dans cette phase un passage, un témoignage devant 35 jeunes adultes d’une passion pour cette parole intime qui parle à l’intimité de l’autre. Passion qui sera fortement perçue par les élèves suite au débrief avec l’enseignante.
Nous parlons ensuite de la forme du recueil, et le premier billet-poème est distribué, ce qui ouvre une parenthèse sur le panorama de l’édition de poésie, la création de ce nouveau support de proximité, accessible. Plusieurs élèves le trouvent ‘cher’. Peut-être ne réalisent-ils pas l’ensemble des coûts, les droits d’auteur, la marge pour les libraires…?
On peut dire aussi que la participation est aussi calme que ce matin légèrement pluvieux, mais nous pouvons aborder touts ensemble toutes les facettes du projet. Notamment, on s’attarde sur les correspondances entre les arts et la poésie. On fait une très belle chaîne de lecture sur le poème court de Max Alhau.
Puis en deuxième période, on travaille ensemble sur la participation écrite, qui fonctionnera vraiment bien. Un atelier d’écriture est monté avec l’objectif d’écrire un poème court. Je leur fait deux propositions :
Le résultat sera riche pour un si bref exercice, et une lecture à l’aveugle par mes soins permettra de redistribuer cette richesse à toute la classe.
Nous nous quittons sur la lecture d’ONDINE de Renée Vivien, et quelques élèves viennent discuter en fin d’animation.
Exemples de textes écrits pendant l’exercice d’écriture :
Les fontaines de pierre sont pareilles à mon coeur
De ton calme parfum je ne ressens la douceur
Les roses aux longues épines sont pareilles à mes yeux
Aveuglés par la haine malgré leur profond bleu
Soleil couchant
Couleur or
Etincellant
Apparaît encore
Un dernier enfant
Xerès s’endort
Sur le quai il flotte comme un air de révolte
la populace s’amasse, attendant le tramway
C’est une attente, toujours languissante, sous une ville
Qui sent la mésentente, c’est mercredi, jour de pluie
Il est ainsi, le jour qui sourit
Dans l’ombre pourtant l’amertume m’emplit
Les fontaines de pierres sont pareilles à mon coeur
Celui-ci paraît dur mais en fait il pleure
Je te le dis sincèrement, j’enlève ma côte de mailles
Je veux te retrouver, je veux que l’on s’en aille
Au détour d’une ruelle ensanglantée,
contre un mur je plantai
Un vieillard d’une soixantaine d’année
le pauvre monsieur en fut tout remué
Et s’excusa de m’avoir rencontré
Assise dans un pré
Le vent dans les cheveux
Le soleil rayonnant
sur sa peau dorée
Lui donne un air radieux
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