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Le billet-poème à Saint Michel de PICPUS

1er juin 2010 – 9h30 – CDI

Deux classes de 6ème à St Michel de Picpus, dans un superbe CDI lumineux. Je suis accueilli par une professeur de français et de latin, elle-même écrivain : France Burghelle Rey. (voir son blog)

Une classe puis une autre : deux fois une heure d’intervention sur le thème poésie & beaux arts , deux groupes très différents, et à chaque fois la même envie transmettre quelque chose de fort et de marquant au sujet de la poésie.

LIRE – DIRE – ECOUTER – ENTENDRE

Tout commence après une brève présentation par la lecture de poèmes. Parce que la poésie à voix haute est sans doute la meilleure  expression de ce territoire de la langue.  Trois billets-poèmes nous serviront de support pédagogique , Les machines de Maurice CARÊME, « Maintenant il te faudrait le calme… » de Sylvestre CLANCIER, et « Le ciel est par-dessus le toit » de Paul VERLAINE.

Il s’agit d’expliquer à ces élèves de 11-12 ans que je suis venu partager une passion pour la poésie, témoigner auprès d’eux de cette passion, partager avec eux cet espace de liberté dans le langage.

Je veux  aussi  leur dire et les amener à exprimer ce que permet la poésie, ce qu’elle peut dire. Trouver ensemble comment le poème crée à partir des mots un espace nouveau qui laisse celui qui y pénètre libre d’interpréter ce qu’il y trouve.

Expliquer enfin pourquoi la fréquentation de la poésie à toutes les étapes de la vie peut-être une vraie respiration, un enchantement simple et accessible,  un espace toujours disponible à ne pas oublier, qui élève ce qu’il y a de plus humain en nous, qui participe du prendre soin de soi et du prendre soin du lien avec l’autre.

Je reprends ici des paroles de Bruno Doucey :

« (…) la poésie connaît dans l’Histoire et dans le vie des êtres, un cours comparable à celui des rivières : l’eau disparaît parfois pour suivre un itinéraire invisible sous la surface de la terre. (…) En poésie, comme en amour, la perte est souvent suivie d’une résurgence. »  Dans « une année de poésie 2009 – Seghers »

Nous ferons aussi une chaîne de lecture pour que chacun puisse prêter sa voix à la lecture devant tous, sa personnalité. C’est un moment d’une belle intensité.

Et puis nous insisterons sur le lien ente la poésie et les beaux arts, comment l’artiste peut travailler d’après le texte poétique et construire, composer une oeuvre picturale pour servir le texte, son rythme, son échelle monumentale. Tout un monde à conquérir.

Et puis d’autres textes seront lu, par l’enseignante et les élèves : Paul Eluard « la terre est bleue comme une orange », et aussi « Les Correspondances » de Charles Baudelaire.

Chaque classe a sa personnalité. La première heure, c’est une classe très participative, à la limite du bavardage, qui veut tout dire, s’affirmer, s’opposer parfois, mais aime l’éclat des mots.

La seconde heure, une classe plus silencieuse, qui exprime moins ce qu’elle pense. Attentive.

Et parce que c’est important de laisser une trace, chaque élève repart avec deux ou trois billets-poèmes dans la cartable ou dans l’agenda…

Perdre…puis retrouver…

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